Généralités
Les muscles au niveau de l’avant-bras sont situés anatomiquement dans des loges musculaires aux parois fibreuses peu extensibles. Lors de la pratique d’un effort physique, les muscles vont augmenter de volume mais les loges musculaires non, ce qui entraine le durcissement apparent des loges musculaires après l’effort.
La pratique régulière de certains sports sollicitant de manière répétée les muscles des avant-bras (moto, VTT, planche à voile, jet-ski, escalade…) peut être à l’origine d’un « syndrome compartimental chronique » des avant-bras : Il s’agit d’une compression et d’une souffrance musculaire liées à leur augmentation de volume au moment de l’effort.
Les loges antérieures (superficielles et profondes) sont généralement concernées et la symptomatologie bilatérale.
Diagnostic
Cela entraine des douleurs et des sensations de crampes ou de brûlures du ou des avant-bras, pouvant être associées à des fourmillements des doigts. Ces symptômes surviennent au moment de l’effort et imposent l’arrêt de l’activité. Cette symptomatologie s’arrête rapidement à l’arrêt de l’effort.
Le diagnostic repose sur la prise de pression dans les loges musculaires au moment ou après l’effort, en présence des symptômes. Une pression trop élevée associée à la présence de douleurs confirme le diagnostic.
Prise en charge
Aucun traitement médical n’est décrit à ce jour. Le traitement repose sur la réalisation d’aponévrotomies, consistant à ouvrir les loges musculaires afin de permettre aux muscles d’augmenter de volume à l’effort sans être bridés par ces loges musculaires fibreuses.
Modalités pratiques et suites post-opératoires
L’intervention se déroule en ambulatoire.
La mise en place d’une attelle en post-opératoire n’est pas nécessaire et la mobilisation libre des membres supérieurs est possible immédiatement.
La rééducation chez un kinésithérapeute n’est pas prescrite systématiquement. Si nécessaire, elle peut être débutée immédiatement après l’intervention.
La conduite automobile peut être reprise quelques jours après l’intervention.
La durée d’arrêt de travail va dépendre de l’activité professionnelle. Quelques jours à quelques semaines après l’intervention sont habituellement suffisant.
Le sport peut être repris quelques semaines après l’intervention.
Références
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